Une aventure multimodale épique et sans voiture, de Portland à Seattle

Le réveil de mon téléphone sonnait et émettait des gazouillis pendant que je me frottais les yeux. Il était 5h00 du matin et nous devions prendre un train Amtrak à la gare Union de Portland. Mes sacoches et mon sac à dos ont été chargés la veille avec tout notre équipement pour le voyage de quatre jours. J'avais juste besoin de faire lever notre fille de six ans et d'enfourcher son vélo pour se rendre à l'arrêt de bus Trimet.

Cela allait être notre premier voyage sans voiture pour rendre visite à mes parents à Seattle et la première visite depuis le début de Covid.

Le bus 43 à destination de Portland est la ligne de bus la plus proche pour nous, mais malheureusement, elle ne propose que trois bus le matin avec un service horaire. Seul le bus de 6h17 (avec environ une heure de trajet et un transfert) nous amènerait à la gare à temps pour notre départ à 8h20. Prendre le 43 serait pratique mais aussi un pari. Les supports de bus Trimet ne contiennent que 2 vélos et nous avions 2 vélos pour nous rendre à Portland. Si une autre personne utilisait le porte-vélos, nous ne pourrions pas embarquer. Le prochain bus n'arriverait pas avant une heure, trop tard pour que nous puissions prendre notre train Amtrak. Ne voulant pas prendre ce pari, nous avons décidé de parcourir trois kilomètres jusqu'à Pacific Highway et de prendre le bus n°12 qui propose un service fréquent, toutes les 15 minutes pendant la majeure partie de la journée. C'était notre itinéraire le plus sûr en cas d'annulation de bus (ce qui se produit souvent en raison d'une pénurie de chauffeurs Trimet) ou de supports à vélos pleins.

Vous savez peut-être grâce aux articles précédents que je conduis principalement un vélo cargo e-Bullitt, transportant notre enfant dans le compartiment avant et remorquant son vélo derrière lorsqu'elle ne roule pas seule. Même si j'aimerais emmener notre vélo box dans le nord, il est trop long et trop lourd pour être mis sur le support de bus. Il dépasse également la limite de poids d'Amtrak de 50 livres, j'ai donc contacté Barb de Splendid Cycles pour lui demander d'emprunter un vélo de prêt pour le voyage. J'étais tellement heureux d'apprendre qu'ils avaient un vélo électrique de moins de 50 livres que je pouvais faire un essai prolongé !

Le Tern Vektron Q9 est un vélo électrique pliable équipé d'un moteur Bosch à entraînement central. Mes sacoches se clipsaient très bien sur le porte-bagages arrière et il y avait plus de place pour un sac supplémentaire sur le dessus du porte-bagages. J'ai récupéré le Tern la veille de notre voyage et il était prêt à nous aider à transporter nos bagages jusqu'à la gare. (Merci à l'équipe de Splendid Cycles !)

Retour au matin de notre départ…

Au fourgon à bagages, les ouvriers nous ont dit de retirer la batterie du vélo électrique et de la transporter, ce que j'ai manqué dans les instructions en ligne.

Alors que nous nous rendions à l'arrêt de bus sur Pacific Highway, nous étions ravis de commencer ce voyage. Je n'étais pas monté dans un train de voyageurs depuis que j'étais enfant et ce serait la première expérience ferroviaire lourde de notre fille. Nous sommes arrivés à l'arrêt de bus à 6h30 et avons préparé nos vélos pour le bus, en retirant les sacoches et en plaçant les vélos près du poteau de l'arrêt de bus. J'ai ouvert l'application Trimet Hop Fastpass sur mon téléphone pour vérifier que nous avions de l'argent chargé sur la carte. Avec le soleil du matin dans notre dos, nous avons regardé vers l'ouest sur l'autoroute 99 de l'ODOT, passant devant les centaines de véhicules à occupation simple à la recherche du bus n°12. Nous l'avons repéré à quelques pâtés de maisons et avons poussé un soupir de soulagement.

Le bus n'a pas été annulé ! Mais attends, qu'est-ce que c'était ? Je plissai les yeux et restai immobile. Y avait-il un vélo à l'avant du bus ? "OH NON!" M'écriai-je. "Quoi? Quoi? QUOI!" notre fille a crié à cause des bruits d'échappement des voitures et du bruit des pneus. Alors que le chauffeur du bus s'arrêtait à seulement 500 pieds de là, à l'arrêt de bus juste avant le nôtre, j'ai pu voir que le porte-vélos du bus était rabattu et qu'il y avait un vélo chargé. Puis j'ai remarqué qu'une personne qui hélait le bus avait aussi un vélo ! Ai-je fait le mauvais choix en prenant le 12 plutôt que le 43 ? Nous avons fait signe au chauffeur de partir et avons éloigné les vélos du trottoir alors que le bus passait devant nous avec un porte-vélos plein. J'ai frénétiquement vérifié le planificateur de voyage sur l'application Trimet pour le prochain bus. 15 minutes et il n'était pas affiché annulé. Mais que se passerait-il si le prochain bus avait également un vélo sur son porte-vélos ? Et si le bus est annulé à la dernière minute ?

Mon esprit s'est emballé. Devons-nous commencer à faire du vélo jusqu'à la gare ? Nous pourrions arriver à temps si nous avions notre vélo box, mais avec l'enfant roulant sur ses deux roues, le voyage prendrait certainement plus d'une heure. Il suffirait d’attendre le prochain #12 et d’espérer le meilleur. Si nous manquions le prochain bus, nous manquerions probablement notre train de voyageurs. J'ai serré les dents pendant que nous attendions. J'ai vérifié l'heure d'arrivée sur mon téléphone à plusieurs reprises. 12 minutes. 8 minutes. 2 minutes. Exigible. Mon niveau de stress était augmenté par la puanteur des gaz d’échappement des voitures alors que ma vision tunnel se concentrait sur l’autoroute. Voilà ! Le prochain bus ! En plissant à nouveau les yeux, je vis que le porte-vélos du bus était replié et vide ! «HOURRA!» J'ai crié alors que nous rapprochions les vélos du trottoir. Quel immense soulagement ! OUF!